Ghana
Une forte présence policière a envahi le tribunal de première instance d'Accra lors de la comparution des accusés, tous menottés. Parmi eux, Oliver Mawuse Barker Vormawor, principal organisateur de la manifestation « StopGalamseyNow », a été escorté directement depuis l'hôpital de la police, où il se remettait d'un malaise survenu plus tôt dans la semaine alors qu'il était en garde à vue.
Les avocats de la défense dénoncent des conditions de détention inhumaines, affirmant que leurs clients ont été privés de nourriture, d'eau et d'accès à des installations sanitaires de base.
Malgré leurs demandes de libération sous caution, le juge Kwabena Obiri Yeboah a décidé de maintenir les accusés en détention provisoire, fixant la prochaine audience au 8 octobre.
Cette décision de placer 52 manifestants en détention a provoqué un tollé dans l’opinion publique.
L’avocat Martin Kpebu s’indigne : « Pourquoi la Cour Suprême interdit la libération sous caution ? C'est ce type d'abus que nous dénonçons. D'après ce que j'ai vu au tribunal, le renvoi était inutile. »
L’analyste en sécurité Adib Sani partage cette position : « En supposant qu'ils aient effectivement commis un crime, les accusés ne devraient pas subir un tel traitement. »
Pendant ce temps, l’avocat des droits de l’homme, Francis Xavier Sosu, prépare des poursuites contre le service de police du Ghana et l'État, tant au Ghana qu'auprès de la Cour de justice de la CEDEAO. « Si nos ressources en eau sont détruites, nous sommes tous condamnés. Ce combat ne doit pas être mené par une seule personne. C’est pourquoi, en tant qu’avocat, j’ai rassemblé toute mon équipe juridique. Nous agissons pour le compte de tous ceux qui sont concernés, et nous continuerons jusqu’à ce que justice soit rendue à chaque individu », a-t-il affirmé.
Les inquiétudes ne se limitent pas aux conditions physiques des détenus. Johnny Andoh-Arthur, chef du département de psychologie de l’Université du Ghana, met en garde contre les conséquences psychologiques de ces arrestations. « Ces personnes ont simplement voulu attirer l’attention du gouvernement sur une question nationale. Elles se retrouvent aujourd’hui emprisonnées, et personne ne sait vraiment dans quelles conditions elles sont détenues. Cela va certainement engendrer de l’anxiété, de la dépression et d’autres problèmes de santé mentale », a-t-il expliqué.
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